Les responsables de la PJJ ont invité la Présidente de la Confédération Monique Cordier à visiter le CEF de Brignoles. Créés par Dominique Perben en 2002, les Centres éducatifs fermés se veulent des « cellules de soins intensifs » pour jeunes ancrés dans la délinquance.
|
Le directeur du CEF, de face à gauche, accueillant la Confédération |
Le Centre de Brignoles, ouvert depuis 2006, accueille essentiellement des garçons entre 15 et 18 ans multirécidivistes. Ils ont épuisé juges et policiers, ils ne rêvent que de casser du flic et ils sont les petits caïds qui pourrissent la vie de nos quartiers. Ce sont véritablement des voyous qui font l'objet d'une mesure de placement dans le cadre pénal dont la durée est déterminée par l'autorité judiciaire pour une durée maximum de 6 mois, renouvelable une fois.
|
Les activités sont obligatoires et sont sanctionnées par des diplômes comme le CFG |
Le placement en CEF est un outil entre les mains des juges pour enfants afin d'éviter à un mineur de se perdre totalement dans l'enfermement en prison. Ici l'éducatif n'est pas antinomique de contraintes car suivre des règles de fer et contrôler sa violence vis à vis des autres est une rude discipline pour des enfants totalement déstructurés à cause d'un abandon éducatif et d'un mimétisme à l'environnement permissif de la bande ou du quartier.
|
les fenêtres ont des barreaux |
Une étude de 2005 a montré que 20% de ces enfants n'ont aucune famille et que 70% avait été pris en charge à un moment ou à un autre par l'Enfance en danger. Quand ils arrivent au Centre un bilan de santé est fait: la majorité n'a jamais consulté un dentiste et certains ont des troubles de la vue importants. Les 24 personnels dont 14 éducateurs et un psychologue qui s'occupent de 10 enfants doivent d'abord rendre possible le travail éducatif avec le mineur, travailler sur sa personnalité, développer ses potentiels, lui faire gérer son rapport aux autres et enfin mettre en œuvre un projet d'insertion réaliste car depuis longtemps ils sont déscolarisés.
|
A 19h le pôle hébergement est fermé, tous les enfants doivent dîner. Jusqu'à 22h30 des soirées sont organisées. |
C'est un long travail dont les résultats, comme tout acte d'éducation, ne se voient pas immédiatement car les choses entrent souvent dans une période de maturation assez longue. Pour ces enfants c'est l'occasion de faire aussi une rencontre déterminante pour leur avenir avec des éducateurs avec une forte personnalité.
|
Il est interdit de sortir de sa chambre entre 22h30 et 7h30 |
On sait, selon une étude nationale, qu'environ plus de la moitié des jeunes passés par un Centre n'a pas récidivé. Pour les autres la récidive a été faite souvent pour des délits moins graves. Il n'y a pas évidemment 100% de réussite mais avec la prison il y a 100% d'enfoncement dans la délinquance. Souvent on critique le coût de ces Centres, cela semble un faux problème au regard des dépenses engagées par la société pour une personne, même après son exécution, comme Roland Gaden dont la première arrestation date de 1983 alors qu'il avait 18 ans.
|
Au centre le Maire de Brignoles: "le CEF est une structure qui ne pose pas de problème" |